Les nouvelles technologies de l’information, en concourant à la « normalisation électronique » des transactions (Joffre [2000], p. 32), contribuent à réduire les coûts de coordination liés à l’activité de recherche d’information (ibid., p. 26). Au sein de la firme-réseau, les fonctions d’incitation et de coordination sont bien exercées indépendamment de la propriété des actifs, ce qui relativise l’impact des frontières de la firme. Tout d’abord, la répétition des échanges entre la firme-pivot et les firmes membres du réseau est cruciale, dans la mesure où une des conditions de la réalisation de ces « contrats de gouvernance », pour reprendre l’expression d’Holmström et Roberts ([1998], p. 85), est bien évidemment l’espérance de gains futurs, comparativement aux pertes issues d’un comportement opportuniste de court terme. Publié 13 décembre | Mis à jour 13 décembre. Psychologie (45) 40 Quelles implications pour la question des frontières de la firme ? Le management de la frontière a pour symbole -parmi d'autres- le tassement ou la diminution de la pression fiscale avec pour corrolaire l'obligation de "demander davantage au consommateur pour demander moins au contribuable". Incitation, coordination et propriété des actifs : les limites de tct et de la tci, La tct : la hiérarchie au secours des défaillances du marché, La tci : avantages et coûts de la hiérarchie. Depuis l’article fondateur de Coase de 1937 sur « La nature de la firme », le débat marché/hiérarchie a connu des développements spectaculaires et la littérature économique sur ce thème est devenue extrêmement abondante. On notera d’ailleurs, pour terminer, que cette volonté de reconnaissance déborde la préoccupation des seuls économistes. 39 La révolution des technologies d’information est en train de transformer les industries et les entreprises de Grossman et Hart [1986] puis Hart et Moore [1990] proposeront divers modèles qui s’articulent autour de la séquence décrite par Klein, Crawford et Alchian : ex ante, aucune variable n’est contractualisable, sauf celle portant sur la propriété des actifs, ex post l’état de la nature est observable mais non vérifiable [36]. II) Les nouvelles frontières de l’entreprise. Nous voulons parler de ses deux ouvrages de 1975 et de 1985. Comme nous l’avons vu, et comme le soulignent fort justement Holmström et Roberts, les problèmes liés à la thématique du hold-up ne sont pas – uniquement – résolus par l’intégration d’un acheteur et d’un vendeur dans une firme unique ([1998], p. 80). L’edi consiste dans la mise en place d’un langage unidimensionnel qui relie des systèmes d’information de plusieurs organisations ayant des bases de données complètement distinctes. Pour Williamson, internaliser les transactions au sein de la firme modifie fondamentalement les conditions de déroulement de ces transactions puisque la firme substitue une relation d’emploi à une relation commerciale. Pourquoi les firmes existent-elles dans le capitalisme ? – Les échanges intra-réseau, donc entre les firmes qui composent le réseau, sont en partie « hors marché », puisque les produits ne préexistent pas à l’échange. En effet, il lui revient, d’une part, de coordonner des activités complémentaires non similaires et, d’autre part, de mettre sur le marché un produit collectif qui seul bénéficie d’une clientèle propre. Quelle est, à l’intérieur de cadre d’analyse général, la place de la firme-réseau ? 18 Compte tenu de cette nature originale, l’ensemble des travaux empiriques consacrés à la firme-réseau montre que son fonctionnement engendre la constitution de nombreux actifs spécifiques (Mariotti et al. Management stratégique des frontières et RSE: l’entreprise entre performance et responsabilité. Premièrement, les échanges intra-réseau ne relèvent pas du marché au sens traditionnel du terme puisqu’ils portent sur des biens qui ne préexistent pas à l’échange, mais ils ne relèvent pas non plus de la firme. Soyez le premier ! XIIème Conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique Les Côtes de Carthage – 3, 4, 5 et 6 juin 2003 1 Quels déterminants pour les frontières de la firme ? Anthropologie (230) C’est donc sur ce marché qu’une réelle concurrence va s’exercer entre les firmes qui composent ce panel. Intéressant, parce qu'il signale ce phénomène que plusieurs croyaient relevait du passé. Le cas du calcul scientifique Jérôme BARTHELEMY ESSEC Avenue Bernard Hirsch 95021 CERGY PONTOISE Cedex Tél. – La conjonction des deux premières caractéristiques implique – en partie – la troisième : au sein du réseau, la coordination inter-firmes, de manière précise, porte sur des activités complémentaires non similaires, telles que Richardson les définit dans son article de 1972. 17 Dans ces conditions, le problème central de la firme-pivot est un problème d’organisation de la production : elle doit (i) rechercher des compétences dont elle ne dispose pas (ou plus si elle a externalisé l’activité) et (ii), corrélativement, il existe un impératif de coordination important, lequel ne peut être résolu par le seul marché, marché entendu au sens classique du terme. De ce point de vue, deux éléments, complémentaires, sont à prendre en considération. Ce deuxième marché a pour fonction d’effectuer la répartition des tâches au sein du réseau, parmi les firmes appartenant au marché de sélection. Par ailleurs, en construisant un système d’information propre au réseau, la firme-pivot standardise les « processeurs informationnels », en automatisant et en normalisant le traitement des données (Paché et Paraponaris [1993], p. 67-68). Enfin, une firme certifiée est supposée fiable, ce qui allège les coûts ex post, autorise la mise en place de nouvelles formes de livraison, et concourt à l’efficience du réseau [24]. Document 1 : Les fusions-acquisitions en chute au 3e trimestre, Le Monde, 4 octobre 2011. Champ de saisie de la recherche : saisissez les premières lettres de votre recherche et parcourez les propositions avec les flèches de direction Un article de la revue Lien social et Politiques (Emploi, travail et compétences à l’épreuve du numérique) diffusée par la plateforme Érudit. L’obligation de se dévouer à la … Jusqu’aux années 1990, c’est le contrôle qui, de ce point de vue, a constitué un mécanisme de coordination essentiel, sa fonction étant de vérifier l’adéquation qualitative entre les offreurs et les demandeurs. Reprenant la problématique soulevée par Coase dans son article de 1937, nous nous interrogeons dans ce texte sur la question des frontières de la firme, en analysant une forme organisationnelle spécifique, la firme-réseau. Notamment, il est clair que le contrôle, inhérent à la relation d’autorité intra-firme d’un point de vue juridique, ne peut pas s’exercer de la même manière au sein de la firme et entre les firmes, et ce même si dans le contrat explicite inter-firmes il existe des clauses de contrôle. Toute tentative de changement ou d’influence semblait très mal perçue. Les entreprises se trouvent alors confrontées à des questionnements sociétaux toujours plus denses et complexes générés à la fois par les transferts de responsabilités directes (resserrement des frontières de la firme) et le développement de responsabilités indirectes (organisations réticulaires). D’une manière générale, les quatre éléments suivants caractérisent, selon nous, une firme-réseau. 35 La question du contrôle de la conformité du produit est cruciale dans certaines firmes-réseaux, dans la mesure où les produits qui circulent ne sont pas standardisés, mais dédiés à la firme-pivot. En effet, cela supposerait de pouvoir comparer l’importance respective des « coûts de gouvernance » du marché et de la firme, pour reprendre l’expression de Williamson ([1985], p. 91), c’est-à-dire les coûts de transaction du marché (coûts constatés) avec les coûts bureaucratiques supplémentaires de l’organisation interne générés par l’intégration verticale (coûts futurs donc non constatés). On constate en effet le passage d’une gestion de l’organisation physique de la production par les stocks à une gestion à « flux tendus ». Nous avons vu dans l’introduction générale que pour Coase, ce sont les coûts de coordination du marché qui expliquent l’émergence de la firme. 82 Autrement dit, le critère du prix ne sera déterminant que si la demande est très précise, par exemple dans le cas d’une pièce à réaliser à partir d’un plan. En ce sens, la propriété privée des moyens de production joue bien un rôle essentiel dans l’analyse de Williamson, car implicitement c’est elle qui en partie procure à l’employeur la possibilité de donner des ordres et de commander. | Cette analyse souligne le rôle crucial de la firme-pivot dans le « pilotage », voire dans le « gouvernement » de la firme-réseau, pour reprendre l’expression de Mariotti et al. Ces coûts, dénommés par Coase de coûts d’organisation, s’apparentent aux coûts de coordination de la hiérarchie qui résultent notamment des problèmes de transmission de l’information et des imperfections de la communication (ibid.). En effet, une firme qui ne respecterait pas les procédures de l’assurance-qualité et qui détériorerait délibérément la qualité des produits perdrait instantanément son certificat (il existe des visites de suivi et le certificat est valable seulement trois ans) et cette perte serait immédiatement diffusée aux acheteurs potentiels. Considérer économiquement la firme-réseau comme indépendante du marché et de la firme revient dès lors à poser la question de son éventuelle appréhension juridique [50]. Une des conclusions importantes de cette théorie est que les frontières traditionnelles de la firme ne correspondent plus aux frontières de l’organisation économique, lorsque des ressources critiques relient des entreprises juridiquement indépendantes. 13 Le concept d’actif spécifique constitue la clé de voûte de l’édifice de Williamson. La firme-réseau ou comment définir les frontières de la firme ? 71 D’une part, bien que Williamson, reprenant son analyse de 1991, indique dans deux articles ([1999], p. 1090 et [2000], p. 606) que la firme, le marché et la forme hybride sont des modes alternatifs de gouvernance qui diffèrent du point de vue de leurs attributs, la catégorie forme hybride reste néanmoins floue. Pour Foray, cette intégration, qui requiert la création et l’apprentissage de codes mutuellement compréhensibles, aboutit à une forme d’investissement organisationnel irréversible, donc assimilable à un actif spécifique, que les organisations doivent consentir pour que les réseaux d’échange électronique puissent fonctionner avec un minimum d’efficacité ([1997], p. 164). Dès lors, les contractants sont susceptibles d’engager des comportements post-contractuels opportunistes, puisque la possibilité de substituer un contractant à un autre est coûteuse. 36 Par ailleurs, comment intégrer la firme-réseau par rapport au marché et à la firme ? Françoise Larré [1997] indique par exemple que la division Avion d’Aérospatiale a mis au point un logiciel, nommé spider En effet, le développement des firmes-réseaux interpelle également les juristes dans la mesure où certains cadres traditionnels du droit, comme la convention collective et l’unité économique et sociale de l’entreprise par exemple, se révèlent inadéquats pour traiter les problèmes soulevés par ce type d’organisation inter-firmes (Gaudu [2001] ; Morin [2001]). 76 Au sein de la firme-réseau, il existe ainsi des mécanismes incitatifs, comme les marchés de sélection et d’allocation, et des dispositifs de coordination, comme l’intégration logistique, totalement spécifiques. Ces auteurs sont alors amenés à opérer une distinction entre la firme stricto sensu et ce qu’ils appellent l’« organisation économique » [2001b]. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Voir également Aoki [1988]. | C’est pourquoi, cet article aura pour ambition de présenter un état de l’art de cette approche en tant que théorie de la firme. Série Politique générale, finance et marketing : Sujets : Coût de transaction. 96 Par ailleurs, au plan analytique, il est possible de relever deux limites principales de la tci en ce qui concerne l’étude de l’impact des frontières de la firme, respectivement une surestimation de la question du hold-up pour expliquer les frontières et, corrélativement, une surestimation du rôle des droits de propriété par rapport aux incitations des agents économiques. Comment cette double interrogation « coasienne » sur les frontières de la firme se manifeste-t-elle aujourd’hui ? Agence QMI . | firme principale, qualifiee de firme-pivot, de firme-noyau ou encore d'agence centrale (Frery [1997], p. 39), coordonne de maniere recurrente des operations d'approvisionnement, de production et de distribution2. En ce qui concerne les équipes travaillants sur l’A 380, on estime que, dans les effectifs de R&D, les personnels d’Airbus et ceux des fournisseurs et sous-traitants sont à parité (Alcouffe [2001]). Si ce dernier refuse la pièce pour une raison quelconque, elle ne pourra trouver preneur sur le marché. De plus, et Williamson analyse longuement cette question dans son ouvrage de 1975, l’intégration verticale aboutit à un risque de hold-up nouveau, celui que les salariés sont en mesure d’effectuer dans le cadre de la relation d’emploi. Des fournisseurs et des sous-traitants travaillent dans certains cas directement avec les services R&D de la firme-pivot. 6. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Mais, de manière symétrique, le recours à la firme génère également des coûts, coûts liés aux rendements décroissants de la fonction d’entrepreneur et à une mauvaise allocation des facteurs de production à l’intérieur de la firme. Or, cet argument ne correspond pas à ce que l’on constate sur un plan empirique. 90 En ce sens, la firme-pivot n’exerce pas un pouvoir unilatéral, ce dernier est contrebalancé par la spécialisation des membres du réseau en direction des actifs de la firme-pivot. 53 Dès lors, le contrat entre la firme-pivot et les autres firmes membres du réseau est constitutif d’une double asymétrie informationnelle entre les contractants. En effet, la spécificité des actifs humains, qui renvoie à l’investissement en capital humain qui se forme durant le cours du contrat de travail (exemple du learning by doing), conduit au même résultat que l’investissement dans des actifs spécifiques non humains : les salariés en place disposent d’avantages sur les salariés potentiels qui ont la même qualification et ils sont alors en situation de demander une fraction excessive de la quasi-rente générée par leur expérience idiosyncrasique ([1975], chap. Du gonflement de la technostructure. Cette intégration logistique débouche même, pour certains auteurs, sur de véritables « hiérarchies électroniques » (Malone et al. De plus, une proximité est indispensable pour favoriser les échanges de connaissances et le travail en commun. 1 Les structures organisationnelles de production débordent aujourd’hui très largement des frontières capitalistiques des firmes (Chassagnon, 2012). Psychanalyse (28) 37 Enfin, pour que les dispositifs d’incitation soient crédibles, les firmes du réseau ne doivent pas anticiper un hold-up de la part de la firme-pivot. pp. Si effectivement la question du hold-up est importante, l’étude que nous avons menée dans la première partie va nous permettre néanmoins de souligner les limites de ces deux analyses. 15 1 04 Patrick GIBERT et Romain LAUFER. Enfin, elle peut conduire à une réduction des coûts de l'entreprise en spécialisant ses activités suivant les avantages comparatifs locaux. Notons que la présence de tels coûts permet à nouveau de différencier les relations intra-réseau des relations purement marchandes puisque, dans ce dernier cas, les firmes sont en mesure de cesser toute relation sans délai et sans coût. 54 Certes, le risque de hold-up de la part d’un fournisseur extérieur est annulé, mais en contrepartie, et comme Williamson le souligne lui-même, le recours à la firme modifie le système d’incitations dans un sens qui lui est défavorable, les incitations étant plus faibles à l’intérieur de la firme que sur le marché [1991] [30]. La spécificité des actifs conduit ainsi à ce que Williamson appelle la « transformation fondamentale » ([1985], p. 61 et suiv.) • i.e. On sait que pour la tct et la tci, la propriété des actifs non humains procure les incitations à l’investissement et protège des comportements opportunistes des co-contractants. Dans les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique, les firmes-réseaux ont la même architecture organisationnelle, composée de trois niveaux : le premier niveau est constitué par des concepteurs-assembleurs de systèmes complets. Comment également mesurer des investissements qui, par définition, sont supposés non contractualisables par la théorie ? Les frontières de la firme : Collection: Gestion : Editeur: Economica : Présentation: Broché : Date de parution: 11/09/2002 : ISBN: 2717844929 : Dimensions: 24.0x15.5x1.2 : Poids du livre: 280.0 : Nombre de pages: 138 : Avis client : Les frontières de la firme Haut de page Ce produit n'est toujours pas évalué. 42 Cours de 52 pages en management & organisation : Les frontières horizontales de l'entreprise. Les frontières jouent un rôle primordial dans le maintien de l’Etat, de l’application territorialisée de son régime juridique. Ces ressources et compétences définies comme stratégiques sont alors l’atout majeur de la firme et contribuent à la définition de ses frontières. Il existe, d’une part. Les frontières de la firme Dans la dernière édition de The Economist, intéressant texte sur le retour des grandes entreprises : Company size: Big is back. 10 Nous souhaitons tout d’abord montrer que l’étude du fonctionnement de cette forme organisationnelle particulière permet de relativiser les points de vue de la tct et de la tci en ce qui concerne le rôle de la propriété sur les incitations à l’investissement. Pour Richardson, il est évident que ces activités complémentaires doivent être coordonnées à la fois quantitativement et qualitativement. Cette répartition, à son tour, modifie les incitations des agents à investir dans une relation donnée. Par ailleurs, retenant une problématique d’organisation de la production, nous pensons que la firme-réseau doit être considérée comme une forme d’organisation spécifique, différente du marché et de la firme. Fondamentalement, quelles sont les propriétés de cette certification d’entreprise ? 9 La tci intègre ainsi dans un même modèle les coûts et les bénéfices de l’intégration verticale, le passage du marché à la firme modifiant le système d’incitations. Il existe premièrement des actifs spécifiques physiques, comme certaines machines, ou encore des moules [12]. De ce point de vue, on touche ici aux limites des approches strictement contractualistes pour expliquer l’organisation de l’industrie (Quéré et al. Cet ouvrage a pour finalité, d’une part, de transmettre aux lecteurs des connaissances nouvelles sur la nature, les frontières et les règles d’organisation des firmes-monde à l’aune de l’évolution du système capitaliste et, d’autre part, de les initier à l’analyse des régimes de pouvoir et de gouvernement de ces entreprises géantes mondialisées. Concrètement, le « système d’assurance de la qualité » consiste à formaliser par écrit tout ce qui se fait dans l’entreprise, c’est-à-dire que l’entreprise doit décrire dans un recueil de documents le système qui lui permet d’obtenir et de garantir le niveau de qualité requis [22]. En effet, cette dernière disposerait d’atouts non négligeables, comme la capacité à concevoir des plannings de production, de distribution, à centraliser l’information et à la diffuser par la mise en place de canaux spécifiques, à exercer des contrôles sur les produits, à résoudre le problème dit de la synchronisation (Milgrom et Roberts [1992], p. 558). Comme nous l’avons vu précédemment, Williamson distingue trois modes génériques d’organisation contractuelle : le marché, la forme hybride, la hiérarchie. Cette concurrence, différente des modalités de fonctionnement d’un marché classique, repose sur la comparaison des offres proposées par les firmes en réponse à la « demande » de la firme-pivot, cette demande pouvant être plus ou moins précise. La réflexion épistémologique, théorique et pratique autour de l'entreprise apparait donc comme centrale, mais pour cela il a fallu attendre quasiment une centaine d'années d'analyse. Le management interculturel permet de prendre en compte les besoins spécifiques et les spécificités des partenaires, collaborateurs et autres acteurs qui n’ont pas la même culture. Indépendamment du fait que cette thèse surestime la capacité de la firme-pivot à imposer ses propres préférences, elle contribue également en partie à dissoudre les frontières légales de la firme, et de ce fait les relations inter-firmes sont assimilées aux relations intra-firme. Traduction de la tripartition proposée par Hodgson [2002] : « the firm, market exchange and non-market exchange ». 4 Et tandis que la vente au détail de brosses à dents est complémentaire de leur fabrication, elle est semblable à la vente au détail de savon. À l’évidence, les firmes recourent à des arrangements contractuels hors hiérarchie, et ce, malgré la présence d’actifs spécifiques importants. | Si, en théorie, le raisonnement de Hart est fondé, dans la réalité, il sous-estime la capacité de la firme-pivot à fixer les règles du jeu, en l’occurrence ici obtenir de la firme membre du réseau une livraison extra-contractuelle. D’autre part, et plus fondamentalement, l’intégration de la forme hybride au sein de la dichotomie marché-hiérarchie, dichotomie qui constitue la problématique centrale de l’ouvrage de 1975, n’est pas sans conséquence sur l’économie générale de la théorie des coûts de transaction. Philosophie (360) Ces deux points de vue, convergents sur de nombreux aspects, remettent donc en cause et la tct et la tci. Compte tenu de l’accent mis sur le rôle de la propriété des actifs, cette théorie est également dénommée « nouvelle théorie des droits de propriété », en référence à l’« ancienne » théorie des années 1960, représentée notamment par Alchian et Demsetz. De ce point de vue, comme nous avons tenté de le faire dans ce texte, seule une approche qui combine à la fois l’étude des dispositifs d’incitation et de coordination permet de saisir cette spécificité. 84 De nombreux exemples et cas concrets sont développés. Or, si le marché n’est pas une structure de gouvernement adéquate pour gérer la relation, les dispositifs d’incitation et de coordination ne peuvent pas être les mêmes que ceux qui prévalent à l’intérieur de la firme, puisque la relation met face à face des firmes juridiquement indépendantes. Whinston note à juste titre que ces deux courants ne constituent pas les seules théories des frontières de la firme ; d’autres motifs peuvent expliquer l’intégration, comme le fait d’éviter la double marge, étendre un empire managérial, l’exclusion d’un concurrent ([2001], p. 185). 100 Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Par ailleurs, l’étude des faits montre à l’observateur, d’une part, une tendance à la désintégration verticale, qui modifie le tracé des frontières des firmes, et, d’autre part, de nouvelles relations inter-firmes, fondées sur des relations contractuelles éventuellement de longue durée et sur un transfert de responsabilités en direction des fournisseurs (Le Vigoureux [2000] ; Batsch [2002]). Comme nous l’avons vu, fondamentalement, la firme-réseau doit organiser, entre des firmes juridiquement indépendantes, la coordination d’activités complémentaires non similaires, c’est-à-dire, d’une part, des activités qui représentent différentes phases d’un processus de production et de distribution, et, d’autre part, des activités qui exigent des compétences différentes. Toutefois, peu d’auteurs ont pris la précaution de définir ce qu’on entendait par firme et par marché (Langlois 1993). Fondamentalement, pour la tci, la question des frontières de la firme est pertinente car les incitations varient en fonction de la structure de la configuration des droits de propriété sur les actifs. Néanmoins, pour que ces deux marchés remplissent leurs fonctions, inciter les firmes à investir dans des actifs spécifiques et éviter les comportements opportunistes, trois conditions sont nécessaires. Pour ces deux auteurs, des ressources dites critiques sont des ressources qui procurent à leurs possesseurs du pouvoir, et ce, indépendamment de la propriété des actifs, notamment des actifs physiques, compte tenu de la place qu’elles occupent dans une activité économique donnée, et il s’agit par exemple d’une stratégie, d’une idée, d’un savoir-faire. Deuxièmement, comme le produit nécessite des compétences de deux firmes distinctes, des actifs spécifiques humains se développent entre les firmes, du fait de la conception du produit en commun, de la pratique de l’analyse de la valeur, etc. Pour répondre à cette double question, nous adopterons le plan suivant. Lorsqu’une entreprise dispose d’un système d’assurance qualité, elle peut ensuite demander la certification de ce système, procédure qui atteste la conformité du système d’assurance-qualité d’une entreprise à la norme iso 9001 : 2000, qui remplace les trois modèles normalisés de la série des normes 9000. 34 45 De ce point de vue, les firmes-réseaux ont recours à l’« échange électronique de données » (edi). (ESCP Europe 2009) Qu'est-ce qu'un manager ? Dans son article de 2001, Morin propose ainsi toute une série de mesures éventuellement applicables aux relations inter-firmes du type « firme-réseau ». Le fondement de cette intégration n’est pas à rechercher, par définition, dans la propriété des actifs, mais dans d’autres modes d’intégration qui se substituent à la propriété des actifs. [2001]). 92 [26], dont l’objet est de rationaliser et d’ordonner la production en traitant des pièces différentes par famille, depuis leur conception jusqu’à la production. 14 En effet, comme le pouvoir s’étend en dehors du périmètre légal de la firme, le processus d’intégration peut s’effectuer indépendamment de la propriété des actifs. POLIS is the knowledge platform for information related to transnational threats. Par ailleurs, la tci, à l’instar de la tct, élude largement la question des coûts de coordination du marché. Par ailleurs, ce marché est un marché de long terme ; comme nous l’avons vu, la récurrence des échanges engendre la constitution de nombreux actifs spécifiques. L'originalité de ce livre est de présenter clairement l'économie des coûts de transaction, d'en expliquer les principales contributions, enseignements et limites. Cet ouvrage situe la question des frontières de la firme par rapport aux théories économiques classiques et hétérodoxes. 69 Dans une première section, nous définirons la firme-réseau et présenterons son fonctionnement. Filmographie Dans la deuxième partie, nous montrons que le fonctionnement de la firme-réseau remet en cause certains enseignements de la théorie des coûts de transaction et de la théorie des contrats incomplets quant à l’impact de la propriété sur les incitations à l’investissement. Voir les articles, en langue anglaise, de Shelanski et Klein [1995] et, en langue française, de Coeurderoy et Quélin [1997] et de Ménard [2002]. 2007), une synthèse de ses apports à la question des frontières de la firme nous semble encore manquante. Indépendamment de ces aspects économiques, n’oublions pas également les aspects légaux des relations inter-firmes, comparativement aux relations intra-firme. Premièrement, compte tenu de la présence de nombreux actifs spécifiques, il sera coûteux pour la firme-pivot de remplacer un membre du réseau. 87 En ce sens, pour Rajan et Zingales, la firme-réseau, qui relie des entreprises juridiquement indépendantes, est une organisation économique, puisqu’une firme qui possède une ressource critique dispose d’un pouvoir sur ses fournisseurs, fournisseurs qui ont une production dédiée à cette firme [44]. Ce point de vue est, à de nombreux égards, très proche de celui développé, dans des travaux récents, par deux économistes américains, Rajan et Zingales [2001a et 2001b], pour qui le concept de « ressources critiques » est central. Reprenant la problématique soulevée par Coase dans son article de 1937, nous nous interrogeons dans ce texte sur la question des frontières de la firme, en analysant une forme organisationnelle spécifique, la firme-réseau. 63 Rappelons que, pour cet auteur, le terme « activité » est entendu dans son extension sémantique maximale, car il désigne non seulement les activités de production, mais aussi la recherche/développement, le marketing. (ESCP Europe 2009) Les déterminants de la localisation des entreprises. XIIème Conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique Les Côtes de Carthage – 3, 4, 5 et 6 juin 2003 1 Quels déterminants pour les frontières de la firme ? L’efficacité de cette forme organisationnelle résulte ainsi de la capacité de l’acteur coordinateur – la firme-pivot – à mettre en place des dispositifs d’incitation et de coordination qui doivent optimiser l’ensemble du réseau dont il a la responsabilité économique. Par ailleurs, l’étude du fonctionnement du marché par Williamson se révèle partielle. Et la démonstration de Williamson sur l’efficacité de la mise en place d’un marché interne du travail pour surmonter ces difficultés transactionnelles n’est pas totalement convaincante, dans la mesure où les coûts d’agence du travail ne sont pas vraiment étudiés. Les frontières de la firme : de la firme intégrée à la « firme-réseau » », Bernard Baudry éd., Économie de la firme. Comme nous l’avons noté plus haut, a priori les relations intra-réseau sont par définition hors marché puisque les produits ne préexistent pas à l’échange.